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CHALLENGE ABC 2007
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27 novembre 2006

La liste de Lilly

A- Auster Paul ; Léviathan.
B- Besson Philippe ; Se résoudre aux adieux.
C- Calmel Mireille ; Le bal des louves.
D- Du Maurier Daphné ; Rebecca.
E- Eliot George ; Middlemarch.
F- Follet Ken ; La marque de Winfield.
G- Goudge Elizabeth ; L'arche dans la tempête.
H- Higgins Clark Mary ; Ne pleure pas ma belle.
I- Ishiguro Kazuo ; Auprès de moi toujours.
J- Joyce James ; Dublinois.
K- Kennedy Douglas ; Rien ne va plus.
L- Lodge David ; Les quatre vérités.
M- Marmen Sonia ; La Vallée des larmes.
N- Nothomb Amélie ; Métaphysique des tubes.
O- Ohnet Georges ; Le maître de forges.
P- Pym Barbara ; Jane et Prudence.
Q- Quincey Thomas (de) ; Les confessions d'un mangeur d'opium anglais.
R- Rowling J.K. : Le tome 7 qui devrait sortir.
S- Shields Carol ; Jane Austen.
T- William Thackeray ; La foire aux vanités.
U- Udall Brady ; Le destin miraculeux d'Edgar Mint.
V- Vian Boris ; L'écume des jours.
W- Waters Sarah ; Du bout des doigts.
X- Xingjian Gao ; Une canne à pêche pour mon grand père.
Y- Yoshimura Akira ; La jeune fille suppliciée sur une étagère.
Z- Zweig Stefan ; La confusion des sentiments.

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Commentaires
L
"Il s'agit de l'un des plus grands classiques du roman anglais. Le XIXe siècle britannique est divisé entre Dickens et Thackeray comme le nôtre entre Balzac et Stendhal. Thackeray (1811-1863) est l'égal de Stendhal et La Foire aux Vanités (1848), son chefs-d'œuvre. Il y utilise un style humoristique ou ironiquement épique pour donner l'un des plus grands romans de satire sociale en langue anglaise. La thèse fondamentale du livre est que, dans la société occidentale, le seul moyen d'arriver, si l'on est sans naissance ni fortune, est de violer tous les principes moraux que la société fait semblant de respecter. La question qu'il pose donc est : qui faut-il blâmer, ces aventuriers, ou le système qui les rend nécessaires ? Le personnage principal est une femme hypocrite, ambitieuse et sans scrupules : on assiste à son ascension au sommet de la société et à sa chute. Autour d'elle s'agite, dans une immense fresque, la " Foire aux Vanités ". "<br /> <br /> Je viens d'achever la lecture de l'un des meilleurs livres que j'ai jamais lus, La foire aux vanités. Impossible de me détacher des trois cents dernières pages, qui m'ont encore plus comblée que les fantastiques sept cents premières. William Makepeace Thackeray nous raconte l'histoire de Rebecca, fille d'un maître de dessin et d'une danseuse, qui va se faire une place dans le monde en usant de ses charmes et de ses vices. En parallèle, nous suivons sa jeune et douce compagne de pension, Amélia, qui est aussi fragile et sincère que Rebecca est manipulatrice et forte. Autour, gravitent de nombreux personnages, liés entre eux par une vanité excessive (c'est normal, nous sommes au coeur de la Foire aux vanités). <br /> Grâce à cette profusion de personnages, dont la description est faite avec légèreté et humour, et qui évolue dans une société parfaitement comprise par l'auteur, nous sommes plongés avec délice dans cette histoire. <br /> Dès leur sortie de la pension où elles ont passé plusieurs années, Rebecca et Amélia sont confrontées à une société où la réputation et l'argent sont considérés comme les seules preuves de vertu.<br /> Rebecca en tirera son parti, Amélia se fera briser, du moins dans un premier temps. A force de cajoleries à l'égard des bonnes personnes, Becky parvient à se hisser dans les plus hautes sphères de la société anglaise. Quant à la jeune et honnête Emmy, après son mariage avec un personnage égoïste et faible, dont elle est cependant éperdument amoureuse, elle se retrouve rapidement veuve. Nous sommes en effet plongés au coeur des batailles napoléoniennes, où Georges Osbourne, le mari d'Emmy, trouve la mort. De retour en Angleterre, elle est rejetée par son beau-père qui s'était opposé au mariage de son fils avec la fille de celui à qui il devait toute sa fortune, mais dont la ruine l'a mis au ban de la société (les amitiés sont fragiles dans la Foire aux vanités...). De sombres années de tristesse et de misère attendent encore Amélia, tandis que Rebecca vit dans le luxe et la profusion. Mariée à un homme vaniteux, qui finit par devenir extrêmement touchant et qu'elle manipule à sa guise, elle dédaigne son fils, et passe ses soirées à flirter en compagnie de nombreux hommes. <br /> Mais la roue de la Fortune tourne. Car la douce Emmy possède un ange gardien encore plus bienveillant et dévoué qu'elle qui veille sur son bien être. Quant à Rebecca, elle apprendra que l'illusion est éphémère, et que même (surtout) les anges sont capables de haïr et de détruire. <br /> <br /> Ceux qui aiment Jane Austen ne peuvent que savourer ce roman. Le ton employé par l'auteur rappelle les sarcasmes de celle-ci, avec encore plus de cynisme. Par ailleurs, j'ai apprécié le fait que Thackeray s'adresse au lecteur, un peu comme dans Northanger Abbey, créant une complicité encore plus grande entre lui et son lecteur. Il use à la perfection de l'ironie pour nous décrire cette "pauvre Becky" ou l'honnête Dobbin (même si celui-ci est une perle d'homme). Il existe beaucoup d'autres points communs entre les deux auteurs. J'ai beaucoup ri de ces personnages gonflés de vanité, qui se moquent les uns des autres sans voir à quel point eux mêmes sont ridicules. De plus, j'ai apprécié le fait qu'un même personnage, selon l'angle par lequel on l'étudie, soit tour à tour attachant, ridicule, méprisable ou même détestable.<br /> Surtout, pour mon côté fleur bleue, j'ai adoré la présence d'un capitaine Wentworth en encore mieux (si si, c'est possible), le capitaine/major/colonel Dobbin (le seul personnage que j'ai aimé passionnément du début à la fin, avec la timide Lady Jane).<br /> <br /> Vraiment aucune longueur, chaque phrase se savoure avec le même plaisir. J'aurais dévoré sans problème mille pages de plus. En fait, je ressors de ma lecture complètement désespérée. Je ne sais pas si vous avez déjà eu cette sensation que jamais vous ne retrouverez un livre de cette qualité... Vous qui n'avez pas encore lu cette merveille, précipitez-vous !
L
Je ne connais pas Banville... Pour Besson, c'est clair qu'il a un vrai talent pour nous faire aimer des histoires tristes et en ressortir avec le sourire :)
S
Super critique en effet. Ca part mal! et ca finit plutot bien... On dirait finalement que le talent de l'auteur est efficace. Je ne connais pas du tout Besson mais la d'un coup j'ai bien envie de m'y interesser. J'aime qu'un auteur me ballade dans son histoire sans que je puisse resister, que j'aime ou non son style ou son theme. <br /> <br /> C'est du vrai talent de faire d'un sujet banal une histoire qu'on ne peut pas quitter. Dans le meme genre, j'ai trouve que "La mer" de John Banville etait plutot rate... Un homme retrace les circonstances de la mort de sa femme, son cancer, et etre confronte a sa fille est l'occasion de tirer sa vie au clair, en revenant sur un episode de son enfance, mais a aucun moment je n'ai accroche. J'ai trouve que ca restait banal de bout en bout, alors que l'histoire ne l'est pas tant a la fin, que le style n'y faisait rien, et que c'etait bien dommage. Je n'ai peut-etre pas fait tout l'effort de lecture qu'il fallait. Booker Prize apres tout...<br /> <br /> Contrairement a toi j'en veux a Banville de ne pas m'avoir hapee et c'est pourquoi j'ai decide d'ignorer ce premier essai non transforme pour le lire encore dans le cadre du challenge.<br /> <br /> A moins que j'arrete de "tricher" et que je le remplace par Besson. L'envie me titille apres cette critique.
L
Moi aussi j'ai découvert Besson avec "Les jours fragiles" ;) Celui-ci ne le vaut pas (il m'avait vraiment bouleversée), mais il est quand même fantastique.
M
avec Les jours fragiles, et j'ai adoré.<br /> Ta superbe critique, me donne envie de lire celui-i.
CHALLENGE ABC 2007
  • Ce challenge consiste, pour les participant(e)s, à lire en 2007 une série de livres non encore lus, voire d'auteurs à découvrir, dont les noms commencent chacun par une des 26 lettres de l'alphabet.
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